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« Fatigué. Je suis fatigué de la connerie humaine. Je suis fatigué de voir notre monde se dégrader. Je suis fatigué d'être dominé par tant de haine et d'insatisfaction. Je suis fatigué d'être si peu compris. Je suis fatigué de combattre l'impossible. Je suis fatigué de marcher seul. Je fatigué de me sentir chez moi nulle part. Je suis fatigué de tuer. »
« Ma plus grande crainte, ça serait d'avoir découvert la réalité profonde du monde. Comme si j'avais gagné en lucidité, et que le monde était définitivement rien de plus qu'un amas d'atomes régi par des règles de physiques, dans lequel des êtres conscients seraient apparus, balotés par une réalité auveugle et dramatiquement déterministe. »
– 2013
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DONOVAN NELSON
Date de naissance : 08 juin
Âge : 24
Lieu de naissance : Reykjavík, Islande
Lieu de résidence : dépend du rp
Mode de vie : nomade, sans domicile fixe
Nombre de pays traversés : 22
Nombre de victimes : 19
Vingt-deux heures quarante. Avec un peu de chance, elle allait finir par lui annoncer qu'elle se sentait fatiguée et qu'elle souhaitait quitter ce foutu bar. Depuis combien de temps l'écoutait-il déballer toutes sortes de phrases, de questions, toutes plus insignifiantes les unes que les autres, le tout dans une langue qu'il ne maîtrisait pas entièrement ? Probablement depuis trois bons quarts d'heure. Elle t'es utile, souviens toi.
– Tout le monde devrait avoir un passe temps... Et le tien, c'est quoi ?
Le concerné releva ses yeux sombres, lourds, pesants, sur son interlocutrice. Un discret sourire vicieux traversa son visage le temps d'une seconde. Son for intérieur riait déjà. Un rire méprisant, amer, triste.
Si tu savais... Tout et rien à la fois. Voir le monde, comprendre le monde... J'ai testé pas mal de choses. J'ai fait du parapente au Pérou après avoir enchaîné sur le parachutisme. Très grisant. J'ai eu l'occasion d'en refaire en Colombie, ce que j'ai de suite trouvé moins exaltant. J'ai passé soixante-deux jours sous l'emprise du crack ; j'en paie encore le prix. J'ai tenté d'exploser mon cerveau avec d'autres conneries dans le genre. J'ai comparé les astres dans plusieurs continents. J'ai vécu des tremblements de terre. J'ai fait de la plongée dans des eaux chaudes comme glaciales. J'ai escaladé des volcans. J'ai parcouru des villages entier à pied. J'ai traversé des villes en voiture de luxe, parsemées de gratte-ciels. J'ai vu des gosses se battre pour un litre d'eau, d'autres pour un flingue. J'ai... J'ai vu ce qu'il y a de pire chez l'Homme. J'ai aussi vu ce qu'il a de meilleur chez lui. J'ai vécu des vies qui ne ressemblaient pas. J'ai rendu des gens heureux. J'ai donné ma petite fortune – qui ne m'appartenait pas, c'était celle d'un homme d'affaire détestable, décédé – à des familles qui survivaient au lieu de vivre. J'ai rendu des gens malheureux. J'ai donné la mort à certains, j'ai bousillé la vie à d'autres. J'ai cherché ce qu'il se passait dans la tête de chacun, dans la tienne aussi d'ailleurs. J'ai creusé, encore et encore, à la recherche de ce qu'il se cachait derrière leurs masques hypocrites. Ils cherchent tous à montrer le meilleur d'eux-mêmes et à masquer le pire de ce qu'ils sont. Mais elle est la, la réalité, l'authenticité, la nature de l'Homme. J'ai aimé. J'ai détesté. Mais à quoi bon ? J'ai tout fait pour échapper à l'Ennui... Il finit toujours par me rattraper, suivi de près par une frustration désagréable. Un passe temps est comme un autre.
Mais l'un d'eux se départageait de tout ce qu'il avait pu traverser jusqu'ici... Ses yeux s'animèrent d'une lueur encore inconnue pour son accompagnatrice, assise, qui lui faisait face.
– Voyager. Le voyage est pour moi le plus fascinant des passes temps.
Peut-être même que je parviendrai à faire le tour de la Terre sans me faire coffrer.
JUSTICIER MEURTIER
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